Rapport annuel 2022
Une journaliste du Studio Yafa en reportage dans les rues de Ouagadougou. © Olympia de Maismont / Fondation Hirondelle.

Avant-Propos

VIVACITÉ ET RÉACTIVITÉ

L’année 2022 a été marquée par la guerre en Ukraine non seulement sur le terrain, mais aussi sur les réseaux sociaux avec beaucoup de désinformation en image. La désinformation est une arme puissante en zones de conflit et la Fondation Hirondelle s’est toujours employée à lutter contre ce phénomène. En Ukraine, la Fondation Hirondelle a réagi seulement quelques semaines après le début des hostilités en apportant un soutien financier et matériel aux médias indépendants et en formant les journalistes aux finesses de la justice internationale. Elle a ainsi démontré sa vivacité et sa réactivité, ses marques de fabrique depuis plus de 25 ans. La Fondation Hirondelle a également maintenu sa présence en Afrique et en Asie avec des programmes médiatiques dans 10 pays. Le rôle vital du journalisme apparaît avec le plus d’évidence dans des contextes de crises majeures. Une information sérieuse, complète, indépendante et pluraliste peut non seulement rétablir le dialogue, contribuer à la résolution de conflits, mais aussi informer et donner la parole aux victimes de catastrophes ou de violations de droits humains. Un grand merci à toutes les collaborateur•trice•s pour leur engagement sans faille.

 

Tony Burgener
Président du Conseil de la Fondation Hirondelle

NOUS RÉINVENTER FACE À LA POLYCRISE MONDIALE

En 2022, nous avons fait face à une dégradation sans précédent de la situation sécuritaire dans plusieurs pays d’intervention. Cela a eu un impact sur nos activités de terrain et sur la manière de fonctionner au siège. Nous avons dû nous réinventer, repenser nos activités pour pouvoir assurer notre mission, à savoir fournir de l’information aux populations pour leur permettre d’agir dans leur vie quotidienne et citoyenne. La capacité à faire face à des chocs à répétition est devenue une nécessité. Le politologue Thomas Homer-Dixon et le climatologue Johan Rockström qualifient le contexte actuel de « durablement dangereux ». L’enchaînement de crises – humanitaires, climatiques, sanitaires, politiques et financières – crée un ensemble complexe intitulé polycrise mondiale, dont l’impact global est plus élevé que la somme de leurs impacts isolés. Cela nécessite d’adapter nos réponses médiatiques et nos approches d’intervention. Nous ne pouvons plus uniquement nous dédier au soutien aux médias, nous devons parfaire leur connaissance pour traiter avec justesse et pertinence les grands sujets liés au climat, à la justice internationale, et à la désinformation.

 

Caroline Vuillemin
Directrice générale de la Fondation Hirondelle