Depuis avril 2022, la Fondation Hirondelle, avec son partenaire local l’Institute for Regional Press and Information (IRMI), met en oeuvre un projet pluridimensionnel visant à appuyer les médias ukrainiens. L’objectif est de fournir à la population des territoires occupés et aux personnes déplacé·e·s internes (Est et Sud-Est), un accès à des informations fiables sur des sujets d’intérêt public, humanitaires et sociaux, ainsi que des contenus axés sur la justice concernant les crimes de guerre.
Le renforcement éditorial, managérial et financier de 18 médias locaux est l’épicentre d’un mentorat ancré dans les réalités de nos partenaires, qui permet d’évaluer en continu les besoins prioritaires des journalistes et responsables de médias et d’y répondre. Dans un but essentiel : leur survie, par l’adaptation de leur mission d’information aux contraintes existentielles de la guerre.
Chiffres Clés 2023
18 médias partenaires
96 contenus sur les procès pour crimes de guerre
134 professionnel·le·s des médias formé·e·s
Volume Financier
1 133 251 CHF
Sources des Financements
• Chaîne du Bonheur
• Fondazione aiuto alla cooperazione e allo sviluppo
• Fondation genevoise de bienfaisance « Valeria Rossi di Montelera »
• Fondation Philanthropique Famille Sandoz
• Suisse (DDC Contribution de programme)
• Dons privés
AIDER LES MÉDIAS UKRAINIENS À SURVIVRE ET À FAIRE FACE À LA GUERRE
L’invasion russe du 24 février 2022 s’est traduite par une prise de contrôle des médias ukrainiens dans les zones occupées. L’indépendance de l’information s’est imposée comme un enjeu majeur de cette guerre hybride, les journalistes devenant des cibles privilégiées : fin 2023, onze avaient péri dans l’exercice de leur métier sur le sol ukrainien. Et de nombreux autres, dans les territoires sous domination russe et sur la ligne de front, subissent de graves menaces. Aider ces médias à survivre en s’adaptant aux contraintes de la guerre demeure une priorité.
L’ensemble des activités de la Fondation Hirondelle en Ukraine est orienté vers une réponse concrète aux besoins des médias partenaires. Ceux-ci ont dû le plus souvent délocaliser leur rédaction, mais ils ont pu restaurer leur outil de travail et reprendre leurs activités. La force du projet réside dans sa flexibilité, son approche individuelle et sa réactivité. Cela a permis le développement de sites web et de chaînes Telegram pour les médias de presse écrite, la mise en place de formations sur la gestion de médias en contexte de crises, sur le traitement des données de sources ouvertes, ou encore la formation de nouveaux journalistes fraîchement engagé.e.s par nos médias partenaires.
L’apprentissage a été déterminant : nous maîtrisons maintenant de nouvelles approches éditoriales, notamment digitales, qui nous ont permis de continuer à travailler au service d’une information indépendante pour nos audiences restées dans les territoires occupés par l’armée russe.
Igor Novikov, journaliste à Visti Snigurivshchyny (Snihourivka)
L’accent a aussi été mis sur la couverture des procès pour crimes de guerre, pour laquelle un réseau de journalistes ukrainien·ne·s a été créé et soutenu. L’une des avancées les plus significatives a été la meilleure visibilité de la parole de la défense, celle-ci étant auparavant inaudible.
Au fil de ces activités, un lien professionnel solide s’est tissé entre les 18 médias ukrainiens partenaires du projet. Si plusieurs responsables et journalistes se connaissaient déjà, leurs relations se sont renforcées, aboutissant à un partage de contenus entre plusieurs plateformes, voire à quelques co-productions.
En 2024, le travail éditorial sur les procès pour crimes de guerre sera poursuivi avec eux, ainsi que la formation pour améliorer leur sécurité physique et numérique. Un soutien psychologique, mis en place avec Reporters Sans Frontières, sera également fourni.