Depuis 30 ans, les médias de la Fondation Hirondelle produisent de l’information vérifiée au plus proche de leur public. Une proximité qui favorise non seulement la confiance, mais aussi une capacité à lutter efficacement contre la désinformation.
La désinformation prolifère d’autant plus lorsque la confiance du public envers les sources officielles et professionnelles d’information diminue. Cette crise de confiance envers les médias, tout comme celle à laquelle font face les scientifiques et les institutions publiques, nourrit ainsi l’attrait d’une part grandissante de la population pour des sources « alternatives » telles que les influenceurs, les groupes sur les réseaux sociaux, les amis personnels ou virtuels. Et vice-versa : le développement des réseaux sociaux qui présentent les « informations » sans hiérarchie ni indication de véracité remet en cause la confiance envers les sources plus anciennes et traditionnelles, dont les médias.
Bien sûr, les sources directes ou informelles que nous consultons dans nos fils d’actualité permettent parfois de faire émerger et circuler des témoignages et évènements passés sous le radar de l’actualité. Mais ce sont aussi sur ces réseaux dits « sociaux » que prolifèrent le complotisme, l’extrémisme, le populisme et les discours clivants et parfois haineux. On y remet en cause sans contradiction des vérités factuelles et principes universels. Le travail journalistique de vérification des faits et de confrontation des points de vue devient de moins en moins audible face à la prolifération de ces contenus « alternatifs ».
Dans ce contexte, la proximité est l’une des clés pour rétablir une relation de confiance entre les médias traditionnels et le public. Les sondages montrent que les médias régionaux, locaux, ou communautaires sont ceux qui conservent le plus la confiance du public, sous toutes les latitudes. Leur ancrage local s’exprime au travers de la représentativité de leurs équipes, issues des mêmes lieux de vie que leur public. Leur traitement de sujets de proximité répond aux besoins directs et quotidiens de leurs audiences. Inscrits physiquement au sein des communautés qu’ils sont censés servir, ils parlent leur langue, et comprennent leurs attentes.
Les médias locaux sont les mieux à même de débusquer la désinformation, qu’elle soit d’origine domestique ou externe, et de la désamorcer en y répondant par un traitement factuel, fiable et compréhensible de la réalité.
La proximité et la confiance sont dans l’ADN de la Fondation Hirondelle depuis 30 ans. Tous les médias que nous avons créés, tous les programmes que nous mettons en oeuvre et les partenariats que nous développons s’inscrivent au plus près des gens qu’ils ont pour but de servir. Depuis 25 ans en République centrafricaine, Radio Ndeke Luka incarne ainsi au quotidien l’ancrage local et l’impact national que peut avoir un média ayant su créer un lien unique et vibrant à son public. La production d’information de proximité est aussi au coeur de nos programmes au Sahel, notamment au Niger où Studio Kalangou se réinvente pour préserver son lien avec la population, comme en République démocratique du Congo (où nous sommes présent.e.s depuis plus de 20 ans) et en Tunisie, où nous apportons du soutien et de l’accompagnement éditorial à des réseaux de médias régionaux pour le traitement de problématiques de gouvernance locale. Partout dans ces projets, comme dans tous nos autres programmes, la production et la diffusion d’informations ancrées dans la réalité locale aident la population à mieux identifier le vrai du faux, et donc à résister à la désinformation.
